Le Cyanotype : quand le végétal se révèle
Pour ce premier article, je tenais à vous présenter cette technique que vous retrouvez sur mes carnets, cahiers et autres articles, je vous parle là, du cyanotype.
Du grec ancien kúanos « bleu sombre » et túpos « empreinte ».
Le cyanotype est un procédé photographique, un photogramme, un tirage par contact, donnant un résultat négatif bleu de Prusse, mis au point par Sir John Hershel en 1842.
Encore plus précisément, le cyanotype est une technique de photographie ferrique, par l’utilisation et la réaction de sels de fer à la lumière. Ce bleu de Prusse est obtenu en faisant réagir aux ultraviolets, un précipité de ferricyanure de potassium et de citrate d’ammonium ferrique.
Mais pourquoi le cyanotype ?
Pour la Magie…
La magie de ce bleu, si intense…
La magie des éléments : la chimie, le soleil, l’eau…
Et puis, ce retour aux sources… cette nature en empreintes, cette récolte réfléchie, raisonnée…
Pour finir de me convaincre, cette chimie non dangereuse, ni pour l’homme, ni pour l’environnement dans des conditions et quantités adaptées bien sûr… La possibilité d’utiliser l’eau de rinçage pour arroser les plantes, parce que rien ne se perd !
Le champ des possibles est alors ouvert… laisser la magie opérer… sur différents supports… le papier, le tissus, la pierre, la céramique, le bois, le verre…
Techniquement, le processus se réalise en 3 étapes :
Étape 1 : Sensibilisation
La préparation du support ou sensibilisation, se fait par l’application de la chimie (précipité de ferricyanure de potassium et de citrate d’ammonium ferrique à quantité équivalente), sur la surface, à l’aide d’un pinceau, de manière homogène.
Cette étape se pratique dans une pièce à l’abri de la lumière du jour, des ultraviolets, une pièce aveugle éclairée d’une lumière artificielle, la chimie étant photosensible.
Une fois cette préparation effectuée, je laisse sécher à l’abri de la lumière, à l’air libre.
Étape 2 : Insolation
La seconde étape du processus consiste à exposer le cyanotype au soleil, l’insolation.
D’abord à l’abri de la lumière, sur le support préparé, je positionne des végétaux, découpes…
Pour déplacer facilement les cyanotypes, j’utilise un cadre sous-verre. Je place les compositions entre la plaque de médium et la vitre, fixant le tout avec des pinces. La vitre laisse passer les ultraviolets et permet aussi le maintien en place des compositions en cas de vents.
Il ne reste plus qu’à soumettre les compositions à l’insolation, en plaçant les cadres en plein soleil, sans les déplacer au cours de l’exposition.
Le temps d’insolation dépend de l’indice U. V., Indice nul (0) en hiver à très fort (9) en été. Plus l’indice est fort, plus rapide est l’insolation. Plus l’insolation dure, plus les U.V. passent au travers des végétaux, plus les détails se révèlent. Mais il est important de ne pas trop exposer non plus, au risque que le contraste soit moins fort et net. La réalisation de cyanotypes est possible à partir d’un indice U.V.2. Quelques tests préalables sont nécessaires…
Étape 3 : Révélation
Une fois l’insolation terminée, suffisante, je rince bien, à l’eau claire, le support afin de fixer l’image et ainsi révéler le cyanotype. C’est magique ! Il ne reste plus qu’à le laisser sécher…
Je viens retravailler certaines pièces, en les brodant, en les transformant en couverture de cahier, carnet… c’est ce que j’aime, leur donner vie…
J’apprécie particulièrement de travailler cette technique avec les éléments naturels et notamment le soleil. Je fais des cyanotypes du printemps au début de l’automne, en fonction des U. V. les plus propices, pour laisser place ensuite à une retraite créative me permettant un autre travail, la pratique d’autres techniques…
Bel article, je l’ai partagé avec mes amis.